La ville la plus chère de Corse : classement et analyse des coûts immobiliers
Le mètre carré à Porto-Vecchio affiche, en octobre 2025, un prix moyen dépassant 6 500 euros, soit plus du double de la moyenne régionale corse. Cette situation contraste avec la tendance observée dans d’autres villes insulaires, où la croissance des prix ralentit ou stagne.
Dans ce contexte, les écarts se creusent entre les communes de l’île. Les investisseurs et acheteurs constatent une disparité marquée qui ne s’explique ni par la seule attractivité touristique, ni par la rareté foncière, mais résulte d’un ensemble de facteurs économiques et réglementaires propres à la Corse.
Plan de l'article
Panorama des prix immobiliers en Corse en octobre 2025 : où en est le marché ?
En cette fin d’année 2025, la carte des prix immobiliers en Corse dessine un paysage où les écarts se creusent avec une netteté saisissante. Les dernières estimations de Meilleurs Agents établissent le prix moyen au mètre carré à 4 100 €, toutes surfaces confondues. Mais derrière ce chiffre se cachent des réalités bien contrastées selon les régions et les types de biens.
Ajaccio, ancrée comme un pilier du marché immobilier corse, affiche un prix médian d’environ 4 600 € le mètre carré pour les appartements, tandis que les maisons individuelles atteignent 5 200 €. Bastia, de son côté, demeure plus accessible : 3 300 €/m² pour un appartement, 4 000 €/m² pour une maison.
Mais à Porto-Vecchio, les chiffres s’envolent. Les prix moyens dépassent les 6 500 €/m² pour les appartements et flirtent avec 8 000 €/m² pour les villas, portés par une clientèle internationale et une offre foncière limitée. La pression sur les terrains constructibles, le succès touristique et la multiplication des résidences secondaires viennent renforcer cette dynamique.
Pour mieux situer ces écarts, voici quelques repères marquants :
- Prix immobilier corse (tous biens confondus) : 4 100 €/m²
- Prix moyen maison Ajaccio : 5 200 €/m²
- Prix appartement Bastia : 3 300 €/m²
- Prix moyen Porto-Vecchio : 6 500 €/m²
Le marché corse affiche ainsi une trajectoire bien différente de celle de la France continentale, où la tendance est plutôt au repli. Ici, les prix se maintiennent, parfois même progressent, au rythme d’une attractivité qui ne faiblit pas. Plusieurs points sont à surveiller : la remontée des taux, l’essoufflement du neuf, la part croissante de la location saisonnière qui, en raréfiant les biens à vendre, tire aussi le niveau des loyers vers le haut.
Quelle est la ville la plus chère de Corse et comment se positionnent les autres communes ?
Incontestablement, Porto-Vecchio occupe la première place sur le podium des prix immobilier en Corse. Sur le littoral sud, la station balnéaire affiche des valeurs qui dépassent largement les autres : 6 500 €/m² pour un appartement, presque 8 000 €/m² pour une maison. Ici, la rareté des biens disponibles, la forte demande venue de l’étranger et l’essor des résidences secondaires ou de la location saisonnière continuent d’alimenter cette flambée.
Ajaccio se maintient à un niveau élevé, mais loin derrière Porto-Vecchio. Capitale politique et économique de l’île, elle propose des appartements autour de 4 600 €/m² et des maisons à 5 200 €/m². À Bastia, l’écart est notable : les appartements se négocient autour de 3 300 €/m², les maisons à 4 000 €/m², selon les estimations de Meilleurs Agents.
Au-delà de ce trio de tête, d’autres principales villes corses comme Calvi, Bonifacio ou Borgo affichent des prix intermédiaires, la plupart du temps entre 3 500 € et 4 200 €/m² selon le type de bien. Chaque commune développe son propre rythme, portée tantôt par le dynamisme économique, tantôt par sa notoriété touristique ou des restrictions urbanistiques spécifiques. La Corse, en matière d’immobilier, ne se laisse pas enfermer dans une moyenne : chaque ville, chaque village, joue sa partition.
Facteurs clés et tendances : ce qui influence le coût de l’immobilier corse aujourd’hui
Les prix immobiliers en Corse n’obéissent pas à une logique purement mathématique. Sur l’île, la rareté de l’offre pèse de tout son poids. Les constructions neuves peinent à suivre la demande, tandis que la réglementation stricte limite l’ouverture de nouveaux terrains à bâtir. Résultat : le marché immobilier se tend, tout comme les reliefs accidentés des villages perchés.
Porto-Vecchio, Bonifacio, Calvi : dans ces communes, la multiplication des résidences secondaires vient accentuer la pression. Les acquéreurs venus du continent, qu’ils soient de Provence-Alpes-Côte d’Azur ou d’Île-de-France, cherchent une maison de vacances ou un investissement locatif, ce qui alimente la hausse continue des prix au mètre carré. Les estimations des professionnels, à commencer par Meilleurs Agents, valident ce mouvement : l’île se distingue par sa résistance, y compris lorsque de grandes villes du continent amorcent un fléchissement.
Le niveau des taux d’intérêt a bien un impact, mais il reste limité sur le marché corse. La demande étrangère ne faiblit pas, les investisseurs locaux sont toujours présents, et sur le terrain la pénurie de logements accessibles devient palpable. Les familles peinent à trouver des biens de taille adaptée, alors que les petites surfaces et propriétés haut de gamme tirent leur épingle du jeu.
Enfin, la tension locative s’ajoute à ce tableau. Avec une saison touristique qui s’allonge et une attractivité qui se renouvelle, la pression reste forte. L’immobilier en Corse, c’est le reflet d’un équilibre précaire : entre désir d’authenticité, logique spéculative et freins structurels, l’île trace sa propre voie.
Regarder évoluer le marché corse, c’est observer une terre convoitée qui refuse la banalisation. Les prix grimpent, les écarts se creusent : la singularité insulaire s’impose, loin des standards hexagonaux. La Corse s’affirme, fière et insaisissable, jusque dans la pierre.
